Âmes Grecques

Galerie ART22, Bruxelles.

2017

Bruxelles, Art 22 Gallery « Âmes Grecques » de Nikos Aliagas, du 3 septembre au 8 octobre 2017.


C’est une première à Bruxelles. « Nikos a déjà proposé cette exposition à la Galerie Photo 12 à Paris, en 2016 », explique Didier Brouwers, Directeur de la galerie d’art. « Comme nous collaborons avec ce lieu pour l’un de nos artistes, nous avions eu l’opportunité de la visiter. Nous avons flashé sur le travail d’Aliagas. On ne connaissait pas du tout ce travail plus intime et authentique, loin de ses activités à la télé. » La galeriste parisienne a mis son homologue bruxellois en relation avec l’animateur. L’exposition propose des photos prises par Nikos Aliagas entre 2013 et 2017. « Ce sont des clichés très éloignés du côté carte postale dont on pourrait s’attendre de la Grèce », détaille D. Brouwers. « C’est réellement la vision de Nikos sur « sa » Grèce à lui. Ses souvenirs, son enfance, la Grèce de son adolescence avec ses traditions et ses coutumes. » On est loin de la carte postale avec la mer turquoise en toile de fond. Le travail est exclusivement en noir et blanc.

Une trentaine de photographies nous transporte en Grèce, à travers quelques paysages, mais surtout des visages, des mains sur lesquels veillent depuis des millénaires les dieux de l’Olympe, les photos semblent intemporelles – le noir et blanc y est pour beaucoup – , elles auraient pu être prises dans les années 50 ou en 500 avant Jésus-Christ. Danses hiératiques d’enfants, mains burinées de pêcheurs, regard triste d’une voyageuse. Le voyage s’étire au sein de la galerie. Puissance des photos, mais aussi évocation des mots (ou inversement), ceux de Nikos ou ceux du poète Cavafy, ceux de Françoise Sagan. Et donc, Nikos, en reprenant Cavafy que vous aimez tant, je vous dirai : « mais n’écourte pas ton voyage : mieux vaut qu’il dure de longues années, et que tu abordes enfin dans ton île aux jours de ta vieillesse, riche de tout ce que tu as gagné en chemin, sans attendre qu’Ithaque t’enrichisse ».
Et cette série consacrée aux mains qu’il a débutée en 2013 où Nikos s’attarde sur les mains d’artisans, de sculpteurs, de commerçants ou de joueurs de cartes. «Pour lui, la main raconte une histoire plus explicite qu’une scène générale. » Chaque photo est accompagnée d’un petit texte écrit par Aliagas. « C’est un homme qui a une grande culture littéraire et artistique. Il est fan de poésie. Les premières émotions photographiques de Nikos, ce sont celles de Doisneau qui est aussi un photographe de l’instant », conclut Didier Brouwers.