Villeneuve-Lez-Avignon
2016
« Corps et âmes » exposition de Nikos Aliagas au Fort Saint-André de Villeneuve-Lez-Avignon du 17 juin au 30 octobre 2016 (prolongée jusqu’au 2 janvier 2017). Commissaire de l’exposition, Julie Pellegrin. En collaboration avec le Centre des Monuments Nationaux de France.
Des photos en noir et blanc, exposées en bâches très grand format tout au long du parcours de visite du fort, qui font la part belle à l’humain et justifient pleinement le titre de l’expo, « Corps & âmes ». On y croise des portraits, comme celui d’Andreas, le père de Nikos Aliagas, des mains, celles de Joey Starr, on part en Grèce dans un quartier athénien à la rencontre d’une famille de Roms ou encore à l’Île Maurice où des gamins s’amusent sous un arbre sacré. Les images de Nikos Aliagas sont puissantes et imprégnantes, elles nous invitent dans le cadre sans mise en scène, on est dans un brut à la fois tendre et puissant.
Le photographe ne se cache pas derrière son objectif, il en fait un langage, ses clichés sollicitent une interprétation par les mots, des mots silencieux qui nous montre les maux et les épreuves de la vie. Dans l’univers photographique de Nikos Aliagas, nous ne sommes plus dans l’apparence mais dans l’intime de ses sujets photographiés, le corps devient prétexte à l’âme et inversement. Dans la forteresse médiévale du Fort Saint-André les images du photographe semblent tout droit sorties d’un univers onirique, il y a mystère cinématographique dans le cadre « Le cinéma d’Orson Wells ou de Luis Buñuel m’a nourri dès l’enfance. Le noir et blanc et leclair-obscur en 35 mm d’une façon plus générale ont nourri mon imagination ». L’artiste est un rêveur, bien loin de l’image des animateurs de télévision, il cherche le détail, l’entrée où « l’espace-temps invite à la pause ». Un équilibriste qui ne craint pas de se mettre à nu à travers son objectif « un appareil photo implique un engagement personnel plus intense qu’un micro de plateau de télévision » assure-t-il. Depuis le début de l’exposition, au mois de juin dernier, près de 20 000 visiteurs ont pu voir les photographies de Nikos Aliagas, c’est pour cette raison que l’exposition a été prolongée jusqu’au début de l’année prochaine par le centre des monuments nationaux, dont Julie Pellegrin assure le commissariat de l’exposition : « À travers son intérêt pour ce que le corps dit de l’âme, à travers ces regards, ces mains, ces gestes éternels, Nikos le créateur propose un dévoilement empreint de dignité dont surgit une humanité à la fois proche et étrangère, intime et lointaine, servie par une photographie chaleureuse et intense. La puissance expressive de ses photographies ont trouvé au Fort Saint-André un cadre à sa dimension. »