Kalos Kagathos

Christie's, Paris.

2019

Kalos kagathos  exposition éphémère du 14 au 22 mars 2019 chez Christie’s au profit de la communauté grecque de Paris.

Kalos Kagathos (en grec ancien : καλὸς κἀγαθός). L’art du « beau est du bon » est bien plus qu’une locution qui nous vient de l’antiquité. C’est un état d’esprit, une philosophie de vie qui va plus loin que l’harmonie entre le corps et l’esprit. Pour le photographe c’est aussi une façon de créer une correspondance entre acceptation et dignité. Accepter ce que nous sommes (des êtres de passage) et apprendre à regarder le monde avec bienveillance. Il y a du beau et du bon partout, tout dépend du regard que l’on décide de porter autour de nous, comme une boussole dans le cortège inexorable du temps.

Nikos Aliagas n’a jamais oublié que chaque image remplace l’autre. L’homme des médias n’accepte pas la posture définitive du cadre, il ne se nourrit d’aucun passe-droit et il ne prend aucun raccourci lorsque son regard entre en lumière. Derrière son objectif, il ne capture pas des visages comme un collectionneur, il essaie de capter l’essence de chaque personne, le mystère de leur existence, souvent de la pénombre en silence.

Les traces du temps sont l’un des thèmes de prédilection de l’artiste Nikos Aliagas, comme une recherche d’un instant suspendu dans l’implacable finitude d’une existence. Ses expositions en témoignent avec tendresse et nostalgie. Des visages burinés par le labeur, des mains usées par les années, des peaux comme le parchemin d’une vie, des anciens aux yeux d’enfants, des enfants aux âmes ancestrales, voilà le monde onirique de Nikos Aliagas le photographe. Un rêve qui va au-delà des faux-semblants et des certitudes « Je m’interroge sur le paradoxe de la temporalité photographique, sur le mariage de l’invisible et du visible, de l’ombre et de la lumière. Tout ce qui ne se voit pas d’un premier coup d’œil dans le cadre est relatif au temps : la quête d’un dieu, l’errance du voyage, le reflet du regard, le palimpseste du corps, la mémoire des mains, tout nous renvoie au manifeste et au tangible : à notre passage éphémère et immortel, à notre épreuve du temps. »

Profondément européen, attaché à ses racines et son histoire, Nikos Aliagas livre une œuvre juste et sincère, sensible et narrative, belle et tragique.

La collaboration entre Christie’s et Nikos Aliagas, est l’occasion de mettre en lumière, la Maison de La Grèce, un lieu emblématique de la culture hellénique à Paris, où Nikos a fait ses premiers pas en tant qu’écolier. Ce lieu pédagogique, de partage, de rencontres intergénérationnelles et de culture créé en 1923, nécessite aujourd’hui des fonds pour restaurer une partie du bâtiment afin d’y créer une bibliothèque pour y recevoir un riche patrimoine livres que qui ne peut, à ce jour, être consulté. Nikos Aliagas en acceptant sans détour la collaboration avec Christie’s apporte sa contribution à la réalisation de ce projet.

12 photographies de Nikos Aliagas inédites et au tirage unique seront mises en vente lors de cette soirée caritative. La photographie comme un dialogue où l’on ne garderait que le meilleur, la substance d’un échange « dans l’image je recherche l’impact originel du premier regard » nous dit Nikos Aliagas  « cet infinitésimal instant où un échange visuel devient conversation. L’image ne juge pas, c’est l’homme qui la jauge. »