L’épreuve du temps

Arche de la Défense, Paris.

2018

Le Toit de la Grande Arche de la Défense a ouvert sa saison culturelle 2018 avec « L’épreuve du temps », l’exposition photographique de Nikos Aliagas.

Du 23 octobre prochain au mois de mars 2019, une expérience inédite a été présentée sur le toit de la Grande Arche, après une montée au 35ème étage par les ascenseurs panoramiques : portraits, paysages, moments de vie et « l’épreuve du temps » à apprécier à travers l’objectif de Nikos Aliagas. Une centaine de photos exposées à 110m de hauteur, dans un espace façon « black box ». L’exposition dévoile précisément près 120 photos de tout format, en noir et blanc dont de nombreux clichés inédits,  accrochées sur les 1200 m² de l’espace culturel du toit, situé sous l’incroyable rooftop de la Grande Arche.

On est également invité à découvrir en vidéo l’origine et l’histoire de certaines des photos présentées, commentées par le journaliste-photographe dont la voix résonne dans toute l’exposition. Une vidéo en immersion accompagnée de musique traditionnelle grecque revisitée et des images réalisées par son compère Bruno Tocaben. « Infatigable observateur de la vie », Nikos Aliagas fait du temps l’un de ses thèmes de prédilection et tente de saisir « un instant suspendu dans l’implacable finitude de l’existence ». Corinne de Conti, présidente de City One, la société qui gère et exploite le toit de la Grande Arche a été « très vite » conquise par le travail du photographe franco-grec « ses images sont émouvantes, c’est son autre face d’artiste qui nous a attiré, pour nous il est un photographe comme les autres et il a sa place ici, le public qui suit son travail n’est pas nécessairement le même que celui de la télévision ».  A travers ces photographies noir et blanc où se mêlent portraits d’enfants, de paysans fourbus et de vieillards ridés, rencontrés au fil de voyages au Sri Lanka, à Cuba, en Italie ou en Grèce, Nikos Aliagas exprime avec brio son angoisse du temps qui passe. « On vit dans un monde qui ne cesse de vouloir maîtriser le temps. A le camoufler avec du maquillage ou de la chirurgie. Je cherche à faire un pas de côté et à montrer l’universalité du moment dans le temps assumé. Il ne sert à rien de courir après le temps, ni d’essayer de l’éviter. Il fera sa part de toute façon. Le plus difficile est de le reconnaitre pour ce qu’il est vraiment, le temps rend plus humble et peut-être un peu plus sage lorsqu’on l’accepte » a-t-il dit lors du vernissage devant un public très à l’écoute. Les clichés « pris à l’instinct » nous dit le présentateur. Au détour d’un regard, d’un sourire, d’un mouvement d’épaule, il sait capter l’intime, un frissonnement de l’âme, une histoire. Nikos, photographe, est un voleur de temps.