L’épreuve du temps

Didam, Bayonne

2018-2019

« L’épreuve du temps » exposition présentée à Bayonne du 2 novembre 2018 et jusqu’au 27 janvier 2019, au Didam, espace d’art contemporain géré par la ville de Bayonne.

Après Yann Arthus-Bertrand, Lucien Clergue, Carlos Saura ou encore Raymond Depardon, le Didam a fait place aux clichés en noir en blanc de Nikos Aliagas, dont le nom en tant qu’artiste commence à infiltrer les milieux culturels au-delà du petit écran, après une dizaine d’années d’expositions diverses et variées.

Yves Ugalde, adjoint pour la culture à la mairie de Bayonne est clair : « Je le dis à ceux qui voudraient voir l’exposition de Nikos au Didam : qu’ils ne s’attendent pas à voir des people. » L’artiste ne met pas son costume de célébrité de la tv, il a choisi d’exposer ses photos de visages, silhouettes, arbres, mains et autres sujets patinés par le temps. Les modèles sont des anonymes, « montrés sans voyeurisme », précise Romain Houg le directeur artistique de l’exposition, « Hors caméra, Nikos s’attache à représenter le réel comme il le ressent dans son quotidien, l’humain est le centre de sa quête ». Contrastant avec son image publique, ses images partent à la recherche de l’intime, du vécu, des traces du temps sur des visages aguerris et authentiques. Des photographies grand format en noir et blanc, qui interrogent sur le passage inexorable du temps, nous renvoyant à une humanité diverse et partagée.

L’exposition montre le temps qui passe. « L’épreuve du temps » dévoile des traits burinés, des rides, des regards tendres et des sentiments. Elle le temps fige, avec humilité et bienveillance. Et les deux stars qui s’y cachent n’ont pas de visage. Difficile d’imaginer que ces mains boursouflées de travailleur, laissant apparaître un ongle terreux, appartiennent à Gérard Depardieu. Celles de JoeyStarr, veineuses et tatouées, se devinent plus aisément. Puis, il y a cet olivier centenaire : « Cela tenait à cœur de Nikos. C’est la Grèce, ses racines. L’olivier était là avant nous et il sera là après. »

Les photographies de l’animateur ont toutes été réalisées au numérique. « Il utilise plusieurs boîtiers en fonction du rendu souhaité, reprend Romain Houg. Lorsqu’il travaille en couleurs, il a une vision précise des gris et noirs qu’il obtiendra, dès la prise de vue dans ses focales courtes. » Un gris profond qui déploie de nombreuses nuances, comme dans les images de Sebastião Salgado, l’une des sources d’inspiration de l’artiste. « Un jour, Nikos a sorti une boîte à chaussures du grenier, poursuit Romain Houg. Il y avait des photos de ses parents, de ses grands-parents. C’est là que s’est passé la révélation, il ne voyait pas une simple image, mais le témoignage de toute une vie. Le témoignage et le récit, c’est l’approche de Nikos. »